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En Chine, des tombes révèlent que les humains "fumaient" déjà du cannabis il y a 2500 ans Par Emeline Férard - Publié le 14/06/2019 à 11h35

En Chine, des archéologues ont mis au jour des tombes vieilles de 2.500 ans contenant des brûleurs en bois. Une analyse a révélé à l'intérieur de ces pots des traces de cannabinoïdes psychoactifs, suggérant qu'à cette époque, les humains "fumaient" déjà du cannabis.

 

Avec plus de 150 millions de consommateurs, le cannabis est l'une des drogues les plus répandues à travers le monde. Et sa consommation ne date pas d'hier. On sait aujourd'hui que le chanvre originaire d'Asie est cultivé et utilisé depuis des milliers d'années par l'homme. Mais il ne l'a pas toujours été pour ses propriétés psychoactives. En effet, les premières variétés cultivées de cannabis, comme la plupart des variétés sauvages, ne présentent que de faibles niveaux de tétrahydrocannabinol (THC) et d'autres composés dits cannabinoïdes responsables des propriétés psychoactives de la plante. On sait ainsi qu'il y a 6.000 ans en Asie orientale, le chanvre était cultivé pour ses graines huileuses et ses fibres et non pour un usage récréatif. Quand et comment les humains ont-ils découvert le potentiel du cannabis et commencé à l'exploiter ? C'est l'énigme qui intrigue les spécialistes depuis longtemps. Si plusieurs théories ont été avancées, aucune n'a pour le moment réussi à tirer son épingle du jeu. Mais une découverte récemment réalisée en Chine pourrait aider à éclairer le mystère. Décrite dans la revue Science Advances, cette découverte révèle qu'il y 2.500 ans, les humains semblaient déjà "fumer" du cannabis psychoactif pour des pratiques rituelles.

 

Des tombes perchées à 3.000 mètres d'altitude

C'est dans les montagnes du Pamir dans l'ouest de la Chine près de la frontière avec le Tadjikistan que les archéologues ont fait leur trouvaille. En fouillant le cimetière de Jirzankal à 3.000 mètres d'altitude, ils ont mis au jour huit tombes contenant des squelettes et de nombreux objets. Parmi eux, des assiettes en bois, des bols mais aussi une dizaine de pots en bois recelant des pierres avec des traces de combustion. "Quand nous avons vu ces brûleurs, nous avons eu l'intuition qu'ils pouvaient avoir servi à des fins rituelles, par exemple pour brûler des plantes psychoactives ou aromatiques dans le cadre de rituels mortuaires", explique dans un communiqué, Robert Spengler, co-auteur de l'étude et archéobotaniste au Max Planck Institute for the Science of Human History en Allemagne.

 

Pour en savoir plus, les scientifiques ont extrait la matière organique des fragments de bois et des pierres brûlées et l'ont analysée à l'aide d'une technique de spectrométrie. A leur grande surprise, les résultats ont révélé des traces de cannabis avec un taux de cannabinol (CBN) - l'un des sous-produits du THC - plus élevé que dans les variétés sauvages. Cette conclusion suggère non seulement que les humains qui utilisaient ses brûleurs il y a 2.500 ans consommaient du cannabis mais qu'ils le faisaient sans doute pour ses propriétés psychoactives. Les chercheurs pensent que les plantes étaient brûlées en les plaçant sous des pierres chaudes et que les vapeurs étaient ensuite inhalées par les personnes présentes. La pratique aurait constitué une sorte de rituel mené durant les cérémonies mortuaires, peut-être pour communiquer avec les dieux ou les morts. Selon les archéologues, il s'agit de la plus ancienne preuve jamais découverte de l'utilisation de cannabis pour ses propriétés psychoactives. Mais l'énigme est loin d'être totalement résolue.

 

Du cannabis récolté ou cultivé ?

Si l'étude révèle bien la présence de cannabis, on ignore si les habitants de Jirzankal récoltaient cette variété ou s'ils la cultivaient volontairement à cette fin. D'après Robert Spengler, il est possible que la haute altitude de la région ait "stressé" les plantes, créant du cannabis naturellement riche en THC. Mais il n'est pas totalement exclu que les humains soient intervenus pour créer une variété plus psychoactive. En revanche, cette découverte soutient l'idée selon laquelle la plante a été utilisée pour la première fois pour ses composés cannabinoïdes dans les régions montagneuses d'Asie centrale, avant de se propager le long de la route de la soie et d'autres routes à travers le monde. "La route de la soie montre l'interaction active de multiples cultures et croyances", a précisé l'archéobotaniste.

 

 

"L'échange de différentes ressources de plantes le long de ces routes commerciales a grandement enrichi le quotidien et la vie spirituelle des populations à travers l'Europe et l'Asie", a-t-il poursuivi. Mais le cannabis n'est pas la seule plante à avoir connu une telle histoire. Comme appuie le spécialiste, nombre des plantes présentes dans nos cuisines ont un moment voyagé de façon similaire sur la route de la soie. Si cette découverte éclaire les origines du cannabis, elle aide aussi à mieux comprendre comme les populations ont développé leur utilisation des drogues et de certaines plantes à travers le monde au cours de l'histoire. "Les humains ont toujours été attirés par les plantes qui ont des effets chimiques sur le corps", a souligné Robert Spengler dans un communiqué. "Cela ne devrait donc pas être une surprise que des peuples, il y a 2.500 ans, aient été capables de comprendre et de cibler les métabolites spéciaux de ces plantes. Cette étude montre à quel point les humains peuvent se montrer innovateurs et à quel point la relation entre les humains et les plantes a toujours été très étroite", a-t-il conclu.

Les Gaulois buvaient-ils du vin au cannabis ?

Par Guillet Emmanuel 

le 13.04.2018  

  

Objet d'une exposition à Clermont-Ferrand, les fouilles du site des Montels III à Cébazat ont mis au jour un vase de vin infusé de chanvre au sein d'une tombe. Décryptage de l'importance de cette découverte et de ces pratiques avec Matthieu Poux, professeur d'archéologie à l'université Lyon II.

 https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/les-gaulois-buvaient-ils-du-vin-au-cannabis_123048?xtor=RSS-4

 

L'exposition "Sortie de fouille", présentée du 24 février au 20 mai 2018 au musée Bargoin, montre le résultat des fouilles préventives réalisées en 2015 sur le site de ZAC des Montels III à Cébazat en Auvergne. Parmi les découvertes, statues, tombes de chiens, pressoir à vin, l'exposition met notamment en avant une sépulture contenant une offrande funéraire de vin mêlée de cannabis. L'occasion de revenir sur les rapports entre les gaulois et le vin, avec Matthieu Poux, professeur d'archéologie à l'université Lyon II, directeur des fouilles voisines de l'oppidum de Corent et spécialiste de la thématique du vin antique.

 

Sciences et Avenir : Qu'est-ce qui rend remarquable la découverte de vin mêlé de chanvre au sein d'une sépulture gauloise ?

Matthieu Poux : De manière générale, concernant les vins antiques, les différentes recettes qui nous sont parvenues et les analyses qui ont été menées montrent que pratiquement toutes les plantes aromatiques ont été testées. Parce que le problème de ce vin, c'est qu'il tourne rapidement au vinaigre. Donc pour pouvoir le boire, on y mettait un peu de tout, du plâtre, de l'eau de mer, de l'herbe à chameau, du fenugrec (une plante herbacée, ndlr)... Certaines plantes ont des vertus aseptisantes, qui ralentissent l'effet des bactéries (c'est le cas du fenugrec par exemple). Cet effet désinfectant, aseptisant, peut s'ajouter à un effet simplement aromatique. Parce que c'est agréable d'avoir un vin qui a l'odeur de résine, de thym ou autre…

A l'époque gauloise, le premier usage du chanvre - la plante qui donne le cannabis - est l'usage textile. Mais, compte tenu du nombre d'espèces végétales et d'arômes divers qu'on peut trouver dans le vin, ce n'est pas étonnant qu'on y découvre parfois du chanvre. La recherche de l'effet psychotrope n'est pas prouvée par la seule présence de cette plante. Après, le chanvre, ce n'est pas innocent et peut-être que dans ce cas, les Gaulois recherchaient ces effets-là.

 

Quel rôle avait le vin pour les Gaulois de l'époque ?

Le vin a plusieurs symboliques : ressusciter les morts, se rapprocher des divinités, il est assimilé au sang qui coule dans la guerre, etc... Les boissons alcoolisées sont présentes depuis très longtemps, dès l'âge du bronze, dans les pratiques cérémonielle sous forme d'hydromel, de bière. Les Gaulois n'avaient pas besoin du vin. Mais il apporte une plus value et vient se greffer sur les pratiques anciennes et sur les symboliques liées au sang, au héros, à la mort, etc. Surtout la métaphore du sang, la bière rentrant rarement dans cette métaphore-là.

C'est pour cela qu'on retrouve le vin consommé et mis en scène dans les banquets, sur les sanctuaires, et qu'on en retrouve dans les sépultures. Beaucoup d'amphores sont présentes dans les tombes les plus riches, et chez celles des moins aisés, le vin est plutôt dans des cruches et pichets. Il y a aussi la consommation privée de vin. La fouille de Corent révèle que lors des cérémonies, le breuvage est bu pur par les élites et n'est pas "coupé" avec de l'eau. On ne trouve donc pas sur le sanctuaire, de récipients pour mélanger le vin, comme des cratères ou des situles.... Mais par contre, sur les habitats environnants, dans le cadre privé, les aristocrates le boivent "à la romaine" (donc coupé d'eau).

 

On entend souvent dire que le commerce du vin a joué un rôle dans la "romanisation" de la Gaule, est-ce vrai ?

C'est à nuancer. L'idée qui prévalait jusqu'aux années 1990 était de dire que le vin était le "cheval de Troie" de la "romanisation". C'est-à-dire que, dès lors que les Celtes adoptaient le vin, ils adoptaient le symposium, les manières de table à la romaine, etc… Effectivement, les Gaulois achetaient du vin aux Romains. Mais selon mes recherches, le vin se greffait sur les pratiques indigènes et ne modifiait pas fondamentalement le fonctionnement institutionnel, idéologique, des sociétés gauloises comme on l'a longtemps pensé. Les Gaulois importaient le vin mais pas l'idéologie et les pratiques qui vont avec. Ils l'intégraient à leurs propres rites.

 

 

http://www.slate.fr/story/115991/guerre-contre-la-drogue-nixon-noirs-hippies

 

La guerre contre la drogue de Nixon était un «mensonge» qui visait à casser la communauté noire.

 

 

Repéré par Aude Lorriaux  27.03.2016  

 

Un conseiller de Richard Nixon a affirmé en 1994 à un journaliste du magazine Harper’s que le gouvernement était bien conscient de mentir sur les drogues, les véritables ennemis étant «la gauche pacifiste et les noirs».

 

En 1971, l’ancien président américain Richard Nixon déclara la guerre à la drogue, devenue son «ennemi public numéro 1». Il fut le premier président américain à octroyer des sommes importantes à la lutte contre l’addiction et aux traitements. Mais il se pourrait bien que ces intentions, en mettant très clairement la priorité sur les drogues, aient été moins bonnes qu’elles ne le paraissaient.

 

Un témoignage paru dans le magazine Harper’s d’avril, repéré par le magazine Mic, laisse penser que sa priorité réelle était de stigmatiser les noirs et les hippies et de légitimer une forte répression à leur encontre. Selon John Ehrlichman, un ancien conseiller de Richard Nixon, le discours de la Maison blanche sur la nocivité des drogues n’était que pur «mensonge», un mensonge fait pour pouvoir cibler directement les deux ennemis prioritaires à cette époque du président: les militants africains-américains, qui venaient juste d’arracher des victoires après plusieurs années de lutte pour leurs droits civiques, et les opposants à la guerre du Vietnam, dont certains s’étaient radicalisés au sein du mouvement Weather Underground.

 

«Deux ennemis»

 

Les déclarations de ce conseiller interviennent en 1994, après sa disgrâce et plusieurs mois de prison à la suite du scandale du Watergate. Elles ont été rapportées par Dan Baum, ancien journaliste du New Yorker et contributeur pour Harper’s, dans l’édition du mois d’avril du magazine. Voici ce que déclare le journaliste:

«A cette époque, j’étais en train d’écrire un livre sur la politique anti-drogue. J’ai commencé à poser à Ehrlichman une série de questions candides, à côté de la plaque, qu’il a balayées d’un revers de main. "Vous voulez savoir ce dont il s’agissait?" m’a-t-il demandé sur un ton direct, celui d’un homme qui a été publiquement discrédité, a passé du temps en prison et n’a plus rien à perdre. "L’équipe de campagne de Nixon en 1968, et la Maison blanche par la suite, avaient deux ennemis: la gauche pacifiste et les noirs. Vous voyez ce que je veux dire? Nous savions que nous ne pouvions pas rendre illégal le fait d’être pacifiste ou noir, mais en incitant le grand public à associer les hippies à la marijuana et les Noirs à l’héroïne, puis en criminalisant lourdement les deux produits, nous pouvions casser ces communautés. On pouvait arrêter leurs responsables, fouiller leurs maisons, briser leurs rassemblements et les diaboliser jour après jour dans les JT. Est-ce qu’on savait qu’on mentait à propos des drogues? Bien évidemment."

 

Le crack cent fois plus criminalisé que la cocaïne

 

John Ehrlichman est mort en 1999, il n’est donc pas possible de vérifier ces déclarations, mais selon Mic.com, un certain nombre de faits troublants viennent accréditer cette thèse. Par exemple, les peines de prison ont été considérablement plus élevées pendant des années pour les consommateurs de crack, un dérivé moins cher de la cocaïne, que pour les consommateurs de cocaïne: une personne en possession de 5 grammes de crack écopait de la même peine qu'une personne interceptée avec 500 grammes de cocaïne. Or la cocaïne est un produit de blancs, et le crack, du fait de son prix, était plutôt consommé par les noirs.

 

Les noirs désormais «associés» aux stupéfiants

 

Ce système qualifié par beaucoup de chercheurs de «raciste» a été mis au jour par Michelle Alexander dans son livre  The New Jim Crow, Mass Incarceration In Colorblindness. Voici ce qu’elle en dit dans une interview à Rue89:

 

«Le plan a parfaitement fonctionné. Pendant plus d’une décennie, les toxicos et les dealers blacks ont fait la une de la presse et des journaux télé, changeant subrepticement l’image que nous avions du monde de la dope. Malgré le fait que depuis des décennies, toutes les statistiques montrent que les noirs ne vendent, ni ne consomment plus de drogues que les blancs, le public en est arrivé à associer la couleur noire avec les stupéfiants. A partir du moment où dans cette guerre l’ennemi fut identifié, la vague de répression contre les noirs a pu se déployer.» Ces révélations d’Harper’s viennent renforcer une hypothèse déjà largement étayée par la recherche, dans un contexte de tensions entre autorités policières et militants du mouvement Black lives matters. Et ont aussi accessoirement fait exploser les visites du site Internet du magazine….

http://www.slate.fr/story/178731/cannabis-france-legalisation-experimentation-ansm-academie-pharmacie-economie?fbclid=IwAR1cVzLSWJ1qcAwDQF2FS5-KDoeMUEERW48jIGRwH8GAYsUV4SsxImAsBao

La législation française sur le cannabis n'est pas près d'évoluer

Jean-Yves Nau — 26 juin 2019 à 10h08

Les initiatives politiques se multiplient pour réclamer la légalisation du cannabis récréatif, tandis qu'une polémique oppose médecins et pharmaciens sur son usage thérapeutique.

 

Moins connu que celui du vin rouge-confit d'oie soi-disant anti-cholestérol, c'est un autre paradoxe sanitaire français: celui du cannabis, stupéfiant massivement consommé et officiellement prohibé. Voici trois décennies que des spécialistes établissent les mêmes constats, parviennent aux mêmes conclusions, dénoncent les mêmes incohérences. La France est l'un des derniers pays développés à disposer de l'une des législations les plus sévères contre le trafic et l'usage de produits stupéfiants –et tout particulièrement de cannabis. En consommer constitue, depuis un demi-siècle, un délit pénal (un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende).

 

Dans le même temps, l'Hexagone est l'espace européen où la consommation de cannabis bat tous les records: près de vingt millions de personnes l'ont déjà expérimentée –parmi lesquelles un·e collégien·ne sur dix et deux lycéen·nes sur cinq; on recense, officiellement, environ cinq millions d'«usagers», dont 1,4 de «réguliers». Des chiffres à rapprocher du maigre bilan policier et judiciaire: 140.000 personnes interpellées chaque année pour usage de stupéfiants et un peu plus de 3.000 condamnées à des peines de prison, dont un peu plus d'un millier à de la prison ferme.

 

Comment, dès lors, ne pas reconnaître au grand jour que la prohibition n'a en rien permis de prévenir la banalisation de la consommation? Que cette consommation est pratiquement dépénalisée? Que la législation répressive devenue obsolète (mais toujours présente dans les textes) obstrue le travail de la police et de la justice sans nuire (euphémisme) aux commerces mafieux qui ne cessent de se développer et de contrecarrer toute forme de prévention?

 

Le lent processus expérimental de l'ANSM

Fortes de ces constats, des voix raisonnables s'élèvent régulièrement en France pour prêcher les vertus, au choix, de la dépénalisation ou de la légalisation de la consommation. Elles font notamment valoir les bénéfices substantiels que l'État pourrait tirer d'une commercialisation taxée au même titre que ces autres substances addictives que sont le tabac et les boissons alcooliques. Elles soulignent aussi que plusieurs pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas…) et qu'une trentaine d'États des États-Unis ont progressivement dépénalisé la consommation, tandis que la légalisation du récréatif ou festif ne cesse de gagner du terrain –comme en Californie ou au Canada.

 

Or, depuis trois décennies ces voix s'expriment sans rencontrer le moindre écho positif au sein des pouvoirs législatif et exécutif. Toutes tendances politiques confondues, les autorités françaises sont on ne peut plus ne peut plus conservatrices –y compris lorsque le pouvoir en place se pique de progressisme. Seul frémissement observé: le projet (faisant suite à une fragile promesse du candidat Macron) de réduire la peine encourue par les consommateurs à une «contravention forfaitaire» (de quatrième ou de cinquième classe).

 

C'est dans ce contexte que l'on observe aujourd'hui, pour la première fois, une série d'initiatives menées sur deux fronts: celui du cannabis récréatif et celui du cannabis thérapeutique. Pour l'heure, c'est sur le second que les vieux blocages français commencent, enfin, à céder. En dépit des étranges réticences exprimées par le ministère des Solidarités et de la Santé, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a mis en place un dispositif qui vise à organiser la prescription de formes médicamenteuses de cannabis. Elle vient de publier un document pour faire le point sur les travaux en cours.

 

Le cannabis peut être utile dans les cas de sclérose en plaques, d'atteintes de la moelle épinière, ou encore de lésions nerveuses induites par des chimiothérapies.

 

Il ne s'agit encore que d'une phase expérimentale visant à évaluer, en situation réelle, le premier circuit de prescription et de délivrance ainsi que l'adhésion des professionnel·les de santé et des patient·es à ces conditions. En pratique, le traitement par cannabis-médicament (formes sublinguales et inhalées: huile et fleurs séchées pour vaporisation; formes orales: solution buvable et capsules d'huile) ne pourra être initié que par des médecins spécialistes des indications visées et qui exercent dans des centres de référence, sur tout le territoire. La participation se fera sur la base du volontariat; les médecins prescripteur·trices devront obligatoirement avoir été formé·es au préalable pour pouvoir prescrire le cannabis. Et pour assurer dans le même temps le suivi des patient·es, on mettra en place un registre national électronique exhaustif qui recueillera également les premières données cliniques françaises d'efficacité et de sécurité.

 

Les expert·es de l'ANSM entendront aussi «certains acteurs économiques français qui leur présenteront leur projet de développement de cannabis thérapeutique». La mise en place de ce dispositif expérimental prendra au moins six mois. Les premières indications du cannabis thérapeutique concerneront les douleurs chroniques et réfractaires aux thérapeutiques déjà disponibles. On sait que dans le cas de la sclérose en plaques, il peut avoir un effet sur la spasticité (spasmes, raideurs musculaires) douloureuse. Il peut aussi être utile chez des personnes souffrant d'atteintes de la moelle épinière, paraplégiques ou tétraplégiques. Ou encore contre certains effets douloureux de lésions nerveuses induites par des chimiothérapies anticancéreuses. Certaines personnes utilisent déjà, illégalement, le cannabis pour soulager des douleurs causées par des migraines ou des algies vasculaires de la face.

 

Plus rien ne semblait devoir perturber la mise en place de ce lent processus expérimental de l'ANSM. C'était compter sans la violente résistance que vient d'exprimer l'Académie nationale de pharmacie dans un communiqué intitulé «Cannabis “thérapeutique”: une appellation abusive et dangereuse». Se présentant comme étant «en phase avec son temps et la société», cette institution entend aujourd'hui «mettre en garde contre une banalisation de préparations de cannabis qui trompe les attentes des patients en se faisant abusivement passer pour “thérapeutique”».

 

L'opposition frontale de l'Académie nationale de pharmacie

Elle fait valoir que 7% des jeunes Français·es de 17 ans sont dépendant·es au cannabis; que ce dernier est la troisième cause de déclenchement d'infarctus du myocarde; qu'il est une cause largement sous-estimée de mortalité y compris par cancer du poumon –usage sous forme de cigarettes; que les parents consommateurs de cannabis exposent leurs enfants à une vulnérabilité accrue aux drogues.

 

Cette Académie dénonce un «abus de langage»: «L'opium “thérapeutique” n'existe pas. Le cannabis “thérapeutique” non plus, assure-t-elle. Mélange végétal composé de deux cents principes actifs différents, variables en quantités et en proportions en fonction des modalités de culture, de récolte, de conservation, n'étant ni dosé, ni contrôlé, le cannabis dit thérapeutique ne peut apporter les garanties d'un médicament.»

 

Elle dénonce aussi un «abus de confiance»: «Toute appellation “médicale” ou “thérapeutique” appliquée à un produit n'ayant pas suivi le “long processus réglementaire”» de l'Autorisation de mise sur le marché (AMM) est, selon elle, «abusive et illicite». Pour achever le tout, l'Académie estime que l'on «abuse les patients»: «Avec 1.300.000 usagers réguliers, la France est le premier pays européen consommateur de cannabis, malgré son statut illicite et les risques bien connus qu'il fait courir sur les plans physique et psychique. Le THC stimule les récepteurs cannabinoïdes dans le cerveau, provoquant les effets bien connus des consommateurs, mais il produit surtout des effets délétères souvent irréversibles, notamment chez les plus jeunes: décrochage scolaire; effets désinhibiteurs; dépression, pouvant conduire au suicide; déclenchement ou aggravation de la schizophrénie; induction d'une polytoxicomanie; responsabilité avérée dans les accidents de la route et en milieu professionnel, augmentation du risque de cancer du poumon…»

 

«Ne pas faire la différence entre un usage thérapeutique de préparations pharmaceutiques [...] et un joint [...] obtenu illégalement en deal de rue [...] montre la totale méconnaissance clinique du sujet par les académiciens.» Pr Nicolas Authier, médecin psychiatre spécialisé en pharmacologie et addictologie

 

Cette sortie d'un autre âge fait suite à l'annonce de la création d'Espoir (Im)patient, premier lobby français dont l'action est au service des malades qui pourraient être aidé·es par des versions médicamenteuses du cannabis. Cette initiative réunit une cinquantaine de patient·es, proches de patient·es et professionnels de santé (Amine Benyamina, William Lowenstein, Olivier Bertrand, Bertrand Lebeau et Rodolphe Ingold). Et cette sortie coïncide aussi avec les avancées du protocole expérimental de l'ANSM placé sous la direction du Pr Nicolas Authier. Nous lui avons demandé quelle lecture il faisait du communiqué de l'Académie nationale de pharmacie. Sa réponse: «L'Académie nationale de pharmacie est le parfait exemple de cette désinformation idéologique, jouant sur les peurs et les risques, faisant fi de la souffrance humaine et de la médecine. Des propos irresponsables qui n'honorent pas cette académie dont l'intégrité scientifique interroge. Des propos qui s'avèrent probablement plus dangereux vis-à-vis des populations jeunes et vulnérables aux addictions ou usages à risque. Ils participent plus à rendre attractives des préparations pharmaceutiques, qui n'en seront pas, et à une désinformation du grand public. Ne pas être en mesure de faire la différence entre un usage thérapeutique de préparations pharmaceutiques calibrées, prescrites pour soigner et rigoureusement surveillées, et un joint de résine ou d'herbe de cannabis obtenu illégalement en deal de rue pour faire la fête ou se défoncer, montre la totale méconnaissance clinique du sujet par les académiciens.»

 

«Être académicien et mentir par activisme réactionnaire ne devrait pas exister.»

Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions

 

Pour le Pr Authier, ces académiciens «oublient volontairement de dire qu'un médicament a plusieurs statuts possibles et que l'AMM n'est pas le seul moyen de rendre accessible un médicament». «Pire encore, ajoute-t-il, ils mentent en expliquant que l'opium n'est pas un médicament en France: la poudre d'opium est consommée comme antalgique par plus de trois millions de Français chaque année dans des spécialités pharmaceutiques (donc avec une AMM) comme Lamaline et Izalgi. Engager la responsabilité de toute une Académie en publiant des allégations fausses, hors sujet voire mensongères d'un groupe d'académiciens activistes interroge sur le (dys)fonctionnement de l'Académie de pharmacie et sa légitimité à s'exprimer sur de tels sujets.»

 

Quant au Dr William Lowenstein, président de SOS Addictions, il ne manifeste aucune véritable surprise. «Cet abus de position, pour dire n'importe quoi, dure depuis vingt ans, déclare-t-il. Être académicien et mentir par activisme réactionnaire ne devrait pas exister –à la différence du cannabis à usage thérapeutique.»

 

Vers une filière du cannabis?

Dans le même temps, effervescence sur le front du cannabis récréatif. Des député·es de quatre groupes politiques prônent désormais ouvertement une «légalisation contrôlée» dans une proposition de loi transmise à la presse le 18 juin. «La constitution d'un monopole pour la production et la vente du cannabis par la création d'une société nationale, la SECA (Société d'exploitation du cannabis), permettra de réguler la production et la vente tout en contrôlant la consommation», plaident les élu·es. La SECA après la Seita (1926-1995), en somme.

 

«La politique de forte répression est un échec complet», estime le député François-Michel Lambert, ex-macroniste issu des rangs écologistes, ancien de Pernod-Ricard. Le cannabis peut s'apparenter à de l'alcool ou du tabac sur les enjeux de toxicomanie.» La vente, par les buralistes, serait interdite aux mineur·es. Un arrêté du ministère de la Santé fixerait par ailleurs le taux autorisé de THC, principale substance psychoactive de la plante. Le produit des taxes sur le cannabis pourrait être pour partie «consacré aux politiques de prévention et de réduction des risques, notamment en direction des jeunes et des populations vulnérables».

 

Tir croisé: parallèlement à cette proposition de loi, soixante-dix personnalités lançaient un appel dans L'Obs pour une «légalisation encadrée». Médecins, élus·e, économistes estiment que «c'est précisément parce que le cannabis est nocif pour la santé, particulièrement celle des mineurs, qu'il faut en contrôler la production et la distribution». «Quand la France acceptera-t-elle de regarder la réalité en face, de faire preuve de pragmatisme, face à cette impasse?», s'interrogent les signataires de l'appel.

 

«La légalisation du cannabis récréatif, strictement encadrée, permet [...] de développer un secteur économique créateur d'emplois et de recettes fiscales.» Texte de présentation de la note du CAE

 

Troisième assaut: une note officielle du Conseil d'analyse économique (CAE)(1) intitulée «Cannabis: comment reprendre le contrôle?»,

 

«En dépit d'une des politiques les plus répressive d'Europe, les Français, et en particulier les mineurs, figurent parmi les plus gros consommateurs de cannabis de l'Union européenne. Le système actuel de prohibition ne fonctionne pas: il est inapte à protéger les plus fragiles, il pèse lourdement sur les dépenses publiques et il profite au crime organisé. [...] Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard explorent les réformes à entreprendre pour reprendre le contrôle de ce marché. En s'appuyant sur l'analyse économique et l'étude des expériences étrangères récentes, ils défendent l'idée selon laquelle la légalisation du cannabis récréatif, strictement encadrée, permet à la fois de restreindre l'accès au produit pour les plus jeunes, de lutter contre la criminalité, et de développer un secteur économique créateur d'emplois et de recettes fiscales.»

 

Se nourrissant des récentes expériences étrangères de légalisation du cannabis, les deux économistes estiment que le coût de production du cannabis étant inférieur à 1 euro le gramme, un prix de vente au détail hors taxe à 5 euros permettrait de rémunérer de manière satisfaisante les producteurs et les distributeurs. Le prix de vente actuel du cannabis illégal se situe à 11 euros –une différence qui permettrait d'imposer un droit d'accise de 50%, et une TVA de 20% pour aboutir à un prix TTC de 9 euros le gramme. «En appliquant ce prix à l'estimation des 500 tonnes, cela signifie un niveau de recettes fiscales de 2 milliards d'euros, est-il détaillé. Il serait aussi possible de moduler ce niveau de taxation en fonction du type de produit (herbe, résine, produits dérivés…) ou de la teneur en THC, par exemple, aller jusqu'à 12 euros le gramme pour les produits à plus forte teneur en THC, sur le modèle des droits d'accise différenciés entre la bière, le vin, ou les alcools forts.»

 

Cette note a été présentée aux cabinets du Premier ministre et du président de la République, ainsi qu'à celui du ministre de l'Économie le 4 juin 2019. Elle a également été soumise au directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur et à celui de la ministre des Solidarités et de la Santé les 5 et 12 juin 2019. Édouard Philippe, Christophe Castaner et Agnès Buzyn observent, depuis, un silence total. De même qu'Emmanuel Macron. Pour les spécialistes d'addictologie proches du pouvoir, il semble totalement impensable d'espérer une légalisation du cannabis récréatif lors de ce quinquennat. Selon eux, l'exécutif postule qu'il est aujourd'hui politiquement beaucoup trop risqué de mener cette réforme sociétale de front avec celle de l'ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes.

 

Où l'on comprend, Emmanuel Macron ou pas, qu'il n'est pas si simple, en France, de quitter l'ancien monde pour, de plain-pied, entrer dans celui qui nous attend.

 

 

1 — Placé auprès du Premier ministre, le Conseil d'analyse économique réalise, en toute indépendance, des analyses économiques pour le gouvernement et les rend publiques. Il est composé «d'économistes universitaires et de chercheurs reconnus».

http://www.liberation.fr/debats/2018/03/12/l-inefficace-repression-contre-les-drogues-et-la-prostitution_1635614

L’inefficace répression contre les drogues et la prostitution

Par Lilian Mathieu, Sociologue, directeur de recherche au CNRS

12 mars 2018 à 18:26

Paris, décembre 2011: manifestation contre une proposition de loi visant à pénaliser les clients de la prostitution.

 

La France a choisi de pénaliser les usagers de drogues, les prostituées et leurs clients. Le bilan de cette approche répressive, menée depuis plus de quarante ans, est désolant. Prévenir et accompagner sont les seuls moyens de lutter contre les risques.

 

La « Catastrophe invisible » HISTOIRE SOCIALE DE L'HÉROÏNE (FRANCE, ANNÉES 1950-2000) (Michel Kokoreff,          Anne Coppel,    Michel Peraldi (dir.) aux éditions Amsterdam) n’est pas qu’une sociologie de l’héroïne. Elle présente aussi un dossier à charge contre l’imbécillité meurtrière de la politique française en matière de drogues. Avec 40 000 décès entre 1970 et 2005, le réquisitoire est accablant contre la loi du 31 décembre 1970. Adoptée après 1968 par une droite revancharde et renforcée dans les années 1980 par une gauche démagogue, elle a condamné la toxicomanie à la clandestinité, et favorisé les dérives délinquantes, les empoisonnements aux produits frelatés et des milliers de contaminations par le sida et les hépatites. Combien de pertes humaines a-t-il fallu subir avant que soient adoptées la vente libre des seringues, la réduction des risques, la substitution et les salles de shoot ? Ce bilan désolant devrait mettre en garde devant toute tentation de répondre aux problèmes sociaux par l’intransigeance. Adoptée, elle aussi, avec des froncements de sourcils et des roulements d’épaule, la loi d’avril 2016 «renforçant la lutte contre le système prostitutionnel» pourrait faire concurrence à celle de 1970 en termes de bêtise satisfaite. La lutte contre la drogue s’appuyait sur un double volet pénal (la prison) et médical (l’injonction de soin) pour contraindre à l’abstinence. La politique en matière de prostitution entend viser son abolition, via un double volet pénal (la pénalisation des clients) et social (les «parcours de sortie de la prostitution»).

 

Deux ans après son entrée en vigueur, c’est, plus que sa nocivité, la vacuité de cette politique qui saute aux yeux. La prohibition de l’achat de services sexuels fait sur le territoire l’objet d’une application différenciée, surtout dépendante des sensibilités locales à la visibilité des prostituées, et la police se défend de son indolence répressive en arguant avec bon sens qu’elle a d’autres priorités que verbaliser le queutard à la sortie des camionnettes. L’abrogation du délit de racolage n’a pas suscité le retour des prostituées dans les centres-villes, d’où elles avaient été chassées après son rétablissement en 2003. Qu’elle en frappe l’offre ou la demande, la sanction des transactions sexuelles a toujours le même effet : leur déplacement dans des zones discrètes. Maintenues en périphérie urbaine et en bordure de route, les prostituées peuvent bien hurler en cas d’agression, l’important reste qu’elles n’importunent pas les riverains. Le bilan du volet social de la loi est plus dérisoire encore puisqu’il s’élevait fin 2017 à une trentaine de «parcours de sortie». Sachant que les promoteurs de la loi évaluent les effectifs prostitués à 40 000 personnes, on se dit que l’abolition va prendre un certain temps… Appréciant la réelle «motivation» des personnes à cesser leur activité, le dispositif a tout d’un effet d’aubaine, qui facilite la sortie de celles qui avaient de toute façon décidé de se réinsérer, mais évince les plus fragiles, celles qui ont le plus besoin d’aide mais sont incapables de se projeter dans un avenir à moyen terme. Quant aux titres de séjour promis aux étrangères qui renonceraient à leur activité, ils ont tout l’air d’une sinistre blague quand on sait la réticence des préfectures à les délivrer. Le retour au pays reste le seul horizon prévu, et l’ambition d’abolition de la prostitution dissimule mal une chasse aux migrantes indésirables.

 

 

Vacuité plus que nocivité ? Voire. Certes, en France, la prostitution n’a pas été autant touchée par le sida que dans d’autres pays. C’est en large partie grâce à l’action de santé communautaire menée par des associations dont l’Etat s’acharne aujourd’hui à réduire les moyens. Peu visibles, les conséquences sanitaires de la précarité dans laquelle sont maintenues les prostituées n’en sont pas moins réelles. Réelle aussi, leur exposition aux agressions, dont la fréquence s’accroît à mesure de leur stigmatisation. Alors qu’on célèbre 120 Battements par minute, il faut rappeler qu’Act-Up a toujours fait preuve de pragmatisme lucide dans son refus prohibitionniste, en matière de drogue comme de prostitution. Consommation de stupéfiants et vente de prestations sexuelles ont en commun d’être des conduites régies par la contrainte : celle de l’addiction ou de la détresse économique. Les combattre en les entravant ne conduit pas à leur disparition mais à leur maintien sous des formes plus clandestines et plus dégradées. Qu’elle soit démagogique ou de bonne foi, l’intransigeance coercitive est incapable de comprendre ce paradoxe pourtant fécond : c’est en facilitant les conduites imposées par la nécessité qu’on peut espérer desserrer l’étau de la contrainte et permettre à celles et ceux qui s’y adonnent d’envisager de les réduire, voire de les abandonner. Les féministes favorables à l’adoption de la loi «contre le système prostitutionnel» devraient méditer les leçons historiques d’une autre conduite régie par la nécessité. S’il fallait légaliser l’avortement, ce n’est pas parce que son interdiction empêchait d’y avoir recours. Il était possible, mais dans une clandestinité et une insalubrité qui mettaient en danger la santé, quand ce n’est pas la vie, des femmes qui n’avaient d’autre choix que d’y recourir. La légalisation n’a pas provoqué une explosion du nombre des IVG mais une chute des septicémies et des hémorragies. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, donner des seringues aux héroïnomanes et des préservatifs aux prostituées, améliorer leurs conditions de vie sans exiger qu’ils ou elles renoncent immédiatement à leur conduite, reconnaître leur autonomie sans prétendre exercer de tutelle sur leur existence… sont les meilleurs moyens de leur laisser entrevoir la possibilité d’un avenir autre, éventuellement sans drogue ou loin des trottoirs.

https://www.lematin.ch/sports/basketball/85-joueurs-nba-fument-marijuana/story/18198617 

«85% DES JOUEURS NBA FUMENT DE LA MARIJUANA»  21/04/2018.

 

Kenyon Martin, numéro 1 de la draft en 2000, a effectué des révélations détonantes cette semaines.

 

L'ancien basketteur Kenyon Martin a déclaré cette semaine dans une interview accordée au Bleacher Report qu'il estimait que 85% des joueurs NBA étaient des consommateurs de marijuana. Récemment, Thabo Sefolosha a été suspendu pour une raison inconnue, mais qui serait très vraisemblablement liée à la consommation de cette substance.

Martellus Bennett, un ancien joueur de NFL (football américain) a lui estimé, toujours dans le Bleacher Report, qu'un nombre encore plus élevé de ses collègues fumaient de la marijuana, les blessures et la douleur physique étant plus présentes dans le foot américain qu'en basket.

La marijuana est pourtant interdite en NBA et en NFL, un contrôle positif menant à une suspension et à une amende, même dans les états où la marijuana est légale. Selon John Moffitt, ancien joueur de NFL, des tests seraient effectués seulement une fois par année.

Matt Barnes, ancien joueur NBA (à la retraite depuis une année), avoue qu'il a fumé avant les matches tout au long de sa carrière longue de quatorze ans. Il a ajouté que le monde de la NBA était hypocrite à ce sujet. «Les présidents, les managers, les entraîneurs fument. Cela va plus loin que vous le pensez. Certaines des personnes qui prononcent les suspensions sont elles-mêmes fumeuses...» a déclaré Barnes.

Shaun Smith, ancien joueur de NFL, a expliqué qu'il fumait «deux joints avant chaque match» durant ses dix ans passés dans la ligue. «Tout le monde le fait, surtout pour atténuer les douleurs.» (Le Matin)

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