LA MIGRAINE


Du chanvre pour le traitement de la migraine :

L’ordonnance passée et future ?

Une revue historique et scientifique

Résumé

 

Le chanvre, cannabis ou marijuana, a été utilisé en temps que remède contre la migraine pendant des siècles, aussi bien pour les traitements symptomatiques que prophylactiques. De 1874 à 1942, le chanvre était hautement estimé par de nombreux médecins et est demeuré dans la pharmacopée occidentale jusqu’au milieu du siècle. Des références ethnobotaniques et de nombreuses anecdotes continuent à décrire le chanvre comme un bon remède contre les migraines pendant que des études biochimiques sur le THC et l’anandamide pavent le chemin pour de plus amples recherches dans le domaine du traitement de la migraine.

 

L’auteur pense que des essais cliniques contrôlés où du chanvre serait utilisé pour le traitement de la migraine aiguë, sont justifiés. http://www.maps.org/news-letters/v08n1/08115rus.html

 

 

Introduction

 

Une des principales doctrines de l’histoire de la médecine est que les remèdes courants sont d’abord appréciés puis passent de mode. Une fois remplacés, la plupart des médicaments ne sont plus prescrits malgré des tentatives de remise sur le marché. Très peu de remèdes gardent durablement (plusieurs décennies) leur popularité.

 

Aujourd’hui, peu de médecins sont conscients que les médicaments à base de chanvre tenaient, à une certaine époque, une place proéminente dans la pratique médicale. Des problèmes dans le contrôle de la qualité du chanvre et son association avec de soit disant dangereux effets psychologiques, sonnèrent le glas du chanvre dans la médecine occidentale. D’autres médicaments, potentiellement bien plus dangereux que le chanvre, demeurent cependant dans notre pharmacopée car leurs effets thérapeutiques sont connus et reconnus : les opiacés pour le contrôle de la douleur, les amphétamines pour la narcolepsie et pour la condition d’hyperactivité, etc. La Thalidomide, qui a pourtant été bannie à cause de ses effets sur les nouveau-nés, va peut être revenir dans les thérapies modernes. Il en est de même de la basse sangsue qui est de nouveau l’objet de sérieuses recherches médicales.

La présente étude va examiner l’historique du chanvre sous un seul aspect, celui du traitement de la migraine. Elle présentera des éléments scientifiques corroborant l'action du chanvre sur la migraine et étudiera le possible avenir de cette plante comme alternative de traitement.

 

 

Historique et usage ethnobotanique du chanvre pour le traitement de la migraine

 

Depuis toujours, les maux de tête ont fait souffrir l’homme. Certaines données archéologiques fournissent les preuves que les hommes utilisaient déjà des plantes de la même famille que le chanvre, les Cannabaceae. L'origine botanique du chanvre est peut être l’est de la Chine, mais la plupart des experts pensent que cette plante vient d’Asie centrale, peut être des plaines du Pamir (Camp, 1936). Certains botanistes pensent que le chanvre appartient à un genre unique alors que d’autres (Schultes et al., 1974) affirment, argumentation à l'appui, qu’il existe trois espèces de chanvre : sativa, indica, ruderalis. Toutes contiennent la substance chimique psychoactive, le delta-9-tetrahydrocannabinol (THC), mais dans des quantités différentes.

 

Des fibres de chanvre ont été datées au carbone-14. D'après les résultats, leur utilisation remonte à 4000 ans avant J.C. (Li, 1974) et cet usage a continué jusqu'à nos jours. L'origine de l'utilisation médicale du chanvre réside peut être dans le fait que sa graine faisait partie de l'alimentation. Les premiers écrits concernant le chanvre, semblent se trouver dans le Pen-tsao Ching, un herbier traditionnel écrit dans les deux premiers siècles après J.C., mais basé sur les traditions orales transmises depuis l’Empereur Shen-nung au troisième millénaire avant J.-C. Le texte indiquait que les fruits de la plante, si consommés à l’excès, produisaient des hallucinations (littéralement «voir les diables») (Li, 1974). Le Zend-Avesta, le livre sacré du Zoroastrianism qui n'existe plus que sous la forme de fragments, est daté de l’an 600 avant J.C. et fait allusion à l’utilisation de Banga dans un contexte médical. Le traducteur identifie tout naturellement ce Banga au chanvre (Darmesteter, 1895).

 

La littérature classique Grecque fourmille également d'informations sur le chanvre et plus particulièrement sur les états d'ébriété qu'il produit. Herodutus, environ 450 ans avant J.C., décrivait comment les Scythians montaient leurs tentes, chauffaient des pierres, et jetaient sur ces dernières des graines ou des sommités florifères de chanvre afin de créer des vapeurs qui les enchantaient et leur faisaient crier leur joie. Les médecins grecs Dioscorides et Galen se sont, pour leur part, intéressés aux usages médicaux du chanvre et plus particulièrement au traitement des problèmes gastro-intestinaux.

 

L’Atharva Veda d’Inde, daté entre 1400 et 2000 avant J.C., mentionne également le chanvre qui est décrit comme étant une herbe sacrée, appelée bhang. On retrouve des références médicales sur le chanvre, citées par Susrata entre le sixième et le septième siècle avant J.C. (Chopra et chopra 1957), qui font mention de son usage pour la migraine (Dwarakanath, 1965). En 1839, O’Shaughnessy fait connaître à l'occident l’utilisation médicale du Cannabis indica, ou chanvre indien (Walton, 1938, Mikuriya, 1969). Son traité sur le sujet indique l’utilisation du chanvre pour des patients souffrant de la rage, du choléra, du tétanos et de convulsions infantiles.

 

Pendant la seconde moitié du 19ème siècle, de nombreux médecins, en Europe comme en Amérique du nord, conseillaient l’utilisation d’extraits de Cannabis indica pour le traitement symptomatique et préventif de la migraine.

Les adeptes incluaient Weir Mitchell et E.J. Waring en 1874, Hobart Hare en 1887, Sir William Gowers en 1888, J.R. Reynolds en 1890, J.B. Mattison en 1891, et al., (Walton, 1938 ; Mikuriya, 1969). Le chanvre fut inclus dans les pharmacopées d’Angleterre et d’Amérique pour cette prescription particulière. Jusqu'en 1915, Sir William Osler, le père de la médecine moderne, parlait du traitement de la migraine par le chanvre (Osler, 1915).

Le Cannabis indica est probablement le remède le plus satisfaisant. Seguin recommande une utilisation prolongée. Ceci supporte son usage pour le traitement aigu et prophylactique de la migraine.

 

En 1916, une citation attribuée au Dr Dixon, professeur de Pharmacologie au King’s College et à l’université de Cambridge (Ratnam, 1916) montre que le chanvre, lorsqu'il est fumé, est indiqué pour le traitement de la migraine. Il dit «dans les cas où un effet immédiat est désiré, la drogue doit être fumée à travers de l’eau. Dans des moments de dépression, de fatigue mentale et de mal de tête, les sensations de fatigue disparaissent et le sujet peut continuer son travail, rafraîchi et calmé».

 

Dans les années qui suivirent, le chanvre fut perçu comme la drogue de tous les abus, comme un produit consommé par une certaine classe sociale et sa nouvelle désignation fut marihuana, marijuana. Néanmoins, pendant les premières décennies du 20ème siècle, le chanvre continua d'avoir des adeptes pour de nombreuses applications médicales. En 1938, Robert Walton publia une revue parlant très largement du chanvre, elle comprenait des discussions botaniques, historiques, chimiques et politiques. (Walton, 1938). Après avoir discuté de la question de l’abus, il exprima l'opinion suivante : "l’action politique qui a rendu la marijuana illégale aux U.S.A. (action que l’Association Médicale américaine a vigoureusement combattue) ne doit pas empêcher le développement des applications médicales et des investigations scientifiques sur le chanvre". Walton se référa à douze autorités majeures pour prouver l'efficacité du chanvre sur la migraine et seulement à un détracteur.

 

En 1941, les préparations à base de chanvre furent retirées de la pharmacopée américaine (U.S.P.) mais l’année suivante, l’éditeur du journal American Medical Association préconisait toujours l’utilisation du chanvre pour le traitement de la migraine menstruel (Fishbein, 1942). Ce médecin semblait préférer le chanvre au tartrate d’ergotamine qui, quelques 55 ans plus tard, demeure dans l’armement médical contre la migraine alors que le chanvre, qui a été référencé pendant 8 décennies consécutives dans la littérature médicale occidentale comme principal traitement de la migraine, ne l'est plus. Jusqu'en 1957, en dépit des contrôles gouvernementaux, les médicaments à base de chanvre gardèrent un rôle important dans la médecine de l’Inde (Chopra et Chopra, 1957), ainsi que dans d’autres pays.

 

Dans les années soixante, le chanvre (alors appelé marijuana) se trouva au centre de la conscience occidentale et atteint une notoriété qui empêcha toute application médicale. La recherche en ce domaine vient tout juste de recommencer, poussée par des rapports ou des anecdotes de malades qui découvrent les effets de cette plante sur leur maladie.

 

 

Développement de la recherche moderne sur le chanvre

 

En 1974, la première d'une longue série d'études sur les usages médicaux du chanvre, apparut. Elle examinait les possibilités de soulager la douleur avec du chanvre (Noyes et Baram, 1974). Cet article décrivait le cas de 5 patients qui expérimentaient la consommation de chanvre pour traiter leurs douleurs. Trois étaient atteints de migraines chroniques et trouvèrent, en fumant du chanvre, un soulagement qui était comparable ou supérieur au tartrate d’ergotamine et à l’aspirine.

 

Une autre étude sur le chanvre se rapportait à la tolérance à la douleur dans un protocole expérimental (Milstein et al., 1975.). Une augmentation du seuil de douleur, significatif statistiquement, fut observée chez des sujets naïfs (8% d’augmentation) et chez des sujets expérimentés (16% d’augmentation) après consommation de chanvre. Un autre essai concerna la consommation de THC par voie orale chez des patients atteints de cancer (Noyes et al., 1975a). Les chercheurs observèrent un soulagement significatif de la douleur avec des doses en escalier jusqu’au niveau P< 0.001. L’effet maximum apparut trois heures après l'ingestion, avec des doses de 10 et 15 mg, mais pas avant 5 heures avec la consommation de 20 mg. Dans l'expérience qui suivit, l’effet analgésique du THC fut comparé à celui de la codéine (Noyes et al., 1975b). 10 mg de THC par voie orale ou 60 mg de codéine (resp 20 mg de THC ou 120 mg de codéine) soulageaient la douleur des patients de la même façon. L’effet de 10 mg de THC était bien toléré, mais à 20 mg, la sédation et les perturbations psychiques dérangèrent bon nombre des sujets âgés

 

En 1980, des données plus explicites sur les effets pharmacologiques du chanvre et des ses dérivés furent enfin disponibles. En 1983, des expériences avec des degrés élevés de THC inhalé, démontrèrent une corrélation entre le sérum THC et le subjectif «high» (Chiang et Barnett, 1983). Ceci fut confirmé par les sujets participant à l'expérience, ceux-ci étaient en effet capables de distinguer la concentration de chanvre avec exactitude.

 

En 1985, les résultats de tests de conduite automobile sous l’emprise du chanvre furent publiés dans une revue d’expertise médico-légale (Mason et al., 1985). et il était indiqué que des rapports isolés avec des fins adverses dues au Cannabis n’étaient pas unique mais d’autres drogues étaient également présentes. Les auteurs conclurent qu’il n’existait pas de corrélation entre le taux de THC dans le sang et le degré d’ébriété atteint par les sujets de l'expérience.

 

En 1986, le journal Pharmacological Reviews consacra un article entier au chanvre et aux cannabinoïdes. Dans l’article "Cellular Effects of Cannabinoids" (Martin, 1986), l’auteur indique les propriétés analgésiques du chanvre et rapporte que le mode d’action des cannabinoïdes n’est pas bloqué par la naloxone, mais qu'ils semblent travailler indépendamment des mécanismes opioïdes.

 

Un autre article examina la pharmacocinétique du chanvre (Agurell et al., 1986). Bien des aspects furent présentés, et entres autres choses, l’observation que la combustion du chanvre détruisait environ 30% du THC présent dans la cigarette.

 

L’article final de cette étude s’intitulait «health aspects of Cannabis» (Hollister, 1986) Les points les plus importants comprenaient l’efficacité du dosage de THC par inhalation chez 10% de marijuana naïve contre 23% chez les connaisseurs. La biodisponibilité orale du THC est de seulement de 6%, et le début de l’effet ne se fait sentir qu’au bout de 30 à 120 minutes.

 

D'après Cohen (Cohen, 1976), fumer des doses massives de chanvre pendant de longues périodes produit une pression intraoculaire basse, des niveaux de testostérone sérum, et une constriction des bronches, mais pas d’aberrations chromosomiques, ni de dysfonctions du système immunitaire. Divers mythes sur le chanvre furent ainsi détruits par la littérature existante. L’aggravation de conditions psychotiques préexistantes par la consommation de chanvre fut étudiée mais aucune relation de cause à effet ne put être démontrée.

 

De même, des études sur l’utilisation chronique en Jamaïque (Comitas et al., 1976) ne révélèrent aucun déficit dans la motivation et la production des ouvriers. Deux études de tomographie cérébrale électronique (CT scan) contredirent la croyance qu’une utilisation lourde produisait une atrophie cérébrale (Co et al, 1977; Kuehnle et al., 1977). Quant au comportement, Hollister réfuta la croyance que le chanvre contribuait à un comportement agressif et violent. En ce qui concerne l’accoutumance, il nota de légers symptômes de manque tels que la nausée, les vomissements, la diarrhée, et des tremblements chez des sujets faisant un usage chronique et important. Mais ces symptômes étaient brefs et limités.

 

En 1987, un article intitulé «Marijuana et Migraine» (El-Mallakh, 1987) présenta le cas de trois personnes pour qui l'arrêt brutal de leur usage (fréquent et prolongé) de chanvre était suivi par des attaques de migraine. Un patient nota une rémission de ses maux de tête avec un usage épisodique du chanvre, pendant que les autres étaient traités avec succès avec des drogues conventionnelles. L’auteur émit l’hypothèse que l’action périphérique et vasoconstrictrice du THC chez les rats, ou son action à réduire le taux de sérotonine des plaquettes chez les humains migraineux (Volfe et al., 1985), pourrait expliquer son activité.

 

En 1988, des initiatives furent lancées au sein de la DEA pour classer le chanvre au Tableau II, le rendant potentiellement disponible aux patients. Le juge de loi administrative de la DEA, Francis Young, passa en revue une grande quantité de témoignages de patients, de chercheurs et de politiciens, avant de rendre son jugement. Bien que la prescription de chanvre pour la migraine n’ait pas été prise en compte, son utilisation fut approuvée en tant qu’antiémétique, pour la sclérose en plaques et la paraplégie quand son usage pour le glaucome était considéré raisonnable. Il dit « Avec une analyse rationnelle, le chanvre peut être prescrit sans problème dans tout hôpital».

 

En 1992, une étude se pencha sur les préférences subjectives des patients qui fument du chanvre et de ceux qui ingèrent du THC sous forme orale (Chait et Zacny, 1992). Dix sujets en deux essais préféraient fumer du Cannabis contre le placebo, cependant dix sur onze préféraient du THC oral au placebo. Ces résultats questionnent la possibilité d’un véritable aveuglement avec des préparations placebos pour des études sur la marijuana, particulièrement quand fumée.

 

Une connaissance plus approfondie du chanvre, du THC, et de leur actions dans le cerveau, fut possible avec la découverte d’un cannabinoïde endogène dans le cerveau humain, l'arachidonylethanolamide, aussi appelé anandamide, du mot Sanskrit ananda, ou béatitude (Devane et al., 1992). Ce ligand empêchait l’AMP cyclique dans ses cellules cibles qui sont répandues et nombreuses dans le cerveau mais qui démontrent une prédilection pour les régions impliquées avec la nocicéption (Herkenham, 1993). Le rôle physiologique exact de l’anandamide est peu clair mais des tests préliminaires sur les effets comportementaux qu'il induit, révèlent des actions similaires au THC (Fride et Mechoulam, 1993).

 

Des recherches supplémentaires éclairent les possibles mécanismes d’action thérapeutique qu’ont les cannabinoïdes sur la migraine. L'effet inhibiteur de l’anandamide et des autres cannabinoïdes agonistes sur les récepteurs de la sérotonine type 3 (5-HT3) de rat fut démontré. (Fan, 1995) Ce récepteur est impliqué comme médiateur des réponses douloureuses et émétiques. En 1996, une étude chez les rats démontra les effets antinociceptifs du delta-9-THC et des autres cannabinoïdes dans la matière grise périaqueducale (Lichtman et al., 1996). Le PAG a souvent été cité comme étant une des zones possibles de génération de la migraine (Goadsby et Gundlach, 1991) La découverte des processus cérébraux, biochimiques et naturels par lesquels agissent le THC et le chanvre, a intensifié le débat public sur les bénéfices médicaux de la marijuana. En 1993, sortait un livre intitulé : "Cannabis, la Médecine Interdite" (Grinspoon et Bakalar, 1993). Il livre une grande variété de témoignages sur les bienfaits du chanvre dans le cas de différentes maladies, et contient une section entière sur la migraine. Une vignette clinique discute longuement de l’odyssée d’un migraineux au travers de ses échecs avec des médicaments standards, et son ultime préférence pour de petites doses de chanvre inhalé qui lui permettent de contrôler ses symptômes.

En 1995, l’éditeur du British Medical Journal (Smith, 1995) écrivait un éditorial poussant à la modération dans la guerre contre la drogue. La même année, le journal « American Medical Association » publiait un commentaire dans ce sens (Grinspoon, 1995). L’auteur considérait les risques potentiels pour les poumons comme peu élevés et il faisait remarquer la contradiction suivante : le THC synthétique, le dronabinol, est au tableau II alors que sa source naturelle, le chanvre, demeure au Tableau I et est, de ce fait, inaccessible aux patients qui préfèrent titrer leurs doses avec plus de précision. Grinspoon émit l’hypothèse que les effets synergistiques de toute la plante et de ses composants sont différents de ceux du THC pur.

 

En 1996, le journal "American Journal of Public Health" demandait (AJPH, 1996) l’autorisation d’utiliser le chanvre comme un médicament d’investigation (IND).

En 1995, le gouvernement australien (Hall et al., 1995) publiait une revue sur les séquelles dus à l’usage du cannabis. Dans les effets dits aigus, nous retrouvons :

- Anxiété, dysphorie, panique et paranoïa, spécialement chez les nouveaux utilisateurs

- Diminution psychomoteur, et probablement un risque accru d’accident si une personne intoxiquée conduit un véhicule, ou des machines

- Un risque accru d’avoir des enfants de petits poids si on fume pendant la grossesse.

 

Dans une étude récente portant sur plus de 65,000 dossiers de patients des HMO (Sidney et al., 1997), il fut constaté que la consommation de chanvre avait peu d’effets sur la morbidité et la mortalité de patients non atteints du SIDA.

 

Au sein du milieu médical, tout le monde n'est pas encore convaincu des effets bénéfiques du chanvre. Dans une revue récente (Voth et Schwartz, 1997), les auteurs concluaient: «le bon sens ne supporte pas la reclassification du chanvre au Tableau II». Il faut dire que leur étude était loin d’être exhaustive, se limitant aux problèmes des nausées, de la stimulation de l’appétit, du glaucome et de la spasticité.

De plus, cette étude est pour le moins inexacte en cela que seule la littérature de 1975 à 1996 a été consultée, période pendant laquelle il était difficile de faire des études sur le chanvre. Les auteurs n’ont examiné ni l’utilisation du chanvre pour soulager la migraine, ni consulté la littérature plus ancienne sur le sujet. Le débat sur le sujet du «chanvre médical» s’est propagé sur le World Wide Web, et contient une myriade d’articles et de témoignages attestant du bien fondé de l'utilisation du chanvre pour de nombreuses applications thérapeutiques.

 

De nombreux chercheurs ont recherché différents moyens pour délivrer une fumée peu nocive (Gieringer, 1996). De ces études, il est apparu que c'est en vaporisant le chanvre qu'il est possible de délivrer des doses élevées de THC au patient, tout en restant bien en dessous du point de combustion de la feuille de chanvre, éliminant ainsi une bonne partie de la fumée qui contient du goudron et autres carcinogènes. Néanmoins, la cigarette de chanvre est aussi efficace qu’un autre procédé pour fumer, rappelons cependant que les pipes à eau donnent un ratio favorable de THC par rapport aux goudrons et autres sous produits de la fumée. Une méthode standardisée pour fumer du chanvre a été développée pour les futures recherches médicales (Foltin et al., 1988)

 

Des préparations en suppositoire ont été utilisées dans le passé, et peuvent être une forme acceptable pour un migraineux, bien que le dosage soit plus difficile à établir.

 

 

Discussion

 

Malgré le développement des médicaments à base de sérotonine 1D-Agonist, la migraine demeure un sérieux problème pour la santé publique. Selon une estimation, 23 millions d’américains souffrent de sérieuses migraines. Parmi ceux-ci, 25% ont au moins 4 migraines par mois (Stewart et al., 1992) et 35% en ont de 1 à 3. En termes économiques, l’impact de la migraine est énorme. Toujours d'après des estimations, 14% des femmes et 8% des hommes ratent une journée (ou une partie) de travail ou d’école chaque mois (Linet et al., 1989). En termes de productivité perdue (Lipton et al., 1993), l’impact économique de la migraine serait de 1,2$ à 17,2$ milliards par an au USA. En 1990, des études décrivant le profil biochimique du traitement de la migraine et la pharmacologie des récepteurs sérotonins furent publiées (Peroutka, 1990). Ce furent ces premières recherches qui conduisirent au développement des premières drogues dont l'action se situe sur les sous types de récepteurs sérotonins, sumatriptan, et ondansetron.

 

Cependant, en dépit du succès justifié du sumatriptan dans le traitement des migraines aiguës, des problèmes demeurent. Tout d'abord, bien que rapidement actif par injection sous-cutanée, son absorption par voie orale est plutôt lente et souvent peu fiable chez le migraineux. Ensuite, Sumatriptan et ses analogues sont inefficaces lorsque pris pendant la phase d’aura de la migraine classique (Ferrari et Saxena, 1995). Enfin, la réapparition des maux de tête après prises des agents agonistes «triptan» 5-HT1D, est fréquente. Malheureusement, ces problèmes ne semblent par être résolus par des dosages répétitifs et le développement d’agents ayant de plus longues demi-vies (Ferrari et Saxena, 1995).

 

Une autre curiosité du sumatriptan est sa relative incapacité à franchir la barrière «sang-cerveau». Ce déficit a nécessité le développement de nouveaux agents afin d'améliorer la pénétration du système nerveux central, ces derniers n’ont pas amélioré l’efficacité du médicament mais ont, en revanche, augmenté les effets secondaires tels que la gorge et la poitrine qui se serrent, un engourdissement, de l’anxiété, etc. (Ferrari et Saxena, 1995; Mathew, 1997).

 

Encore plus décevant, aucune des drogues triptan ne semblent exercer une action bénéfique sur la fréquence des migraines, ce qui n’est pas le cas de la dihydroergotamine qui s'est montrée prophylactique.

 

L’auteur croit que ce groupe d’agents, bien qu'impressionnants, représente en quelque sorte un dead end thérapeutique. Lorsque l’on considère le fort pourcentage de migraineux qui ne répondent pas aux triptans, ou qui ne les tolèrent pas, on prend conscience du grand besoin qui existe que des agents de traitements alternatifs soient mis au point ou redécouverts.

 

L’auteur pense que l’issue de la marijuana légale mérite un sérieux examen scientifique, de manière biochimique et clinique.

 

Des résultats d’essais cliniques contrôlés, pourraient être d'une grande utilité aux migraineux et aux professionnels qui les traitent car il n'existe pas vraiment de médicaments qui traitent efficacement la migraine à son stage aigu. Actuellement, le meilleur médicament disponible, une injection de sumatriptan (Imitrex), est inefficace pour 30% des patients et/ou produit des effets secondaires indésirables à 66% d'entre eux (Mathew, 1997). De toute évidence, les faits semblent indiquer que le cannabis (inhalé) est, pour le traitement de la migraine, une alternative bien plus sûre que le spray nasal butorphanal (Satdol-NS) qui, jusqu'à présent, est une drogue approuvée aux U.S.A, en dépit de l'accoutumance qu'elle engendre et des effets secondaires qu'elle génère (Fisher et Glass, 1997).

 

 

Conclusions

 

1) Le chanvre, soit ingéré, soit fumé, a un long passé de médicament reconnu et efficace dans le traitement de la migraine.

2) Le chanvre a une action légère mais réelle d’analgésique.

3) Le chanvre affecte le processus nociceptif du cerveau et peut agir dans les passages sérontonergiques impliqués dans la migraine.

4) Le chanvre est un antiémétique, ce qui est une qualité indéniable pour traiter la migraine.

5) Le chanvre, même consommé avec abus, provoque seulement une légère accoutumance, il est sans danger avec un dosage normal, surtout avec un accompagnement médical.

6) Le principal problème du chanvre, en temps que médicament, est son effet sur les poumons, mais ceci est minimal pour un usage occasionnel et intermittent.

7) Le chanvre, lorsqu'il est inhalé, est rapidement actif. Il court-circuite l’absorption gastro-intestinale (difficile avec la migraine) et peut être dosé au plus juste pour soulager les symptômes.

8) Le chanvre inhalé présente un potentiel fort intéressant pour devenir un traitement efficace contre la migraine aiguë.

 

 

Pour conclure, nous utiliserons la citation de Schultes (Schultes, 1973) :

 

"Il ne peut exister de doute qu’une plante qui a été la partenaire de l’homme depuis le début des efforts dans le domaine de l'agriculture, une plante qui a servi l’homme de tant de manières différentes, et qui, sous le microscope moderne de l’étude chimique, a fourni des composés nouveaux et intéressants, ne continuera pas à faire partie de l’économie de l’homme. Ce serait un luxe que nous ne pourrions nous offrir, que d’empêcher des chercheurs de connaître cette plante ancienne et mystérieuse, par peur des préjudices qui peuvent résulter de l'abus de sa consommation".

Remerciements :

 

L’auteur remercie les individus suivants :

 

Rick Doblin and Sylvia Thiessen of the Multidisciplinary Association for Psychedelic Studies (MAPS), for financial support, and continued advice and suggestions. Paulette Cote of Western Montana Clinic Library, and the Inter-Library Loan Department at the Mansfield Library of the University of Montana for wonderful service in locating obscure references. Drs. Tod Mikuriya and Lester Grinspoon for provision of books, suggestions and encouragement. Drs. Keith Parker and Vernon Grund of the Department of Pharmacy, University of Montana for their guidance and good sense. Drs. Varro Tyler and Dennis McKenna for their inspiration and the confidence they engendered. Dr. Donald Abrams for his continuing efforts in pursuit of medical indications for Cannabis. The Herbal Research Foundation and NAPRALERT for assistance on ethnobotanical information. Dr. Samir Ross for his initial guidance on my inquiries about experimental research on Cannabis. Marie-Josée Thibault, Deborah Somerville, and Penny King for their faithfulness and "morale support." Ultimately, to Dr. Mark Russo, for reasons he alone will understand.

 

 

Coordonnées de l'auteur

 

Dans le journal Pain 76(1) : 3-8, 1998

Ethan Russo, M.D. mailto : ptm5739@montana.com

Clinical Child and Adult Neurologist

Clinical Assistant Professor of Medicine, University of Washington

Adjunct Associate Professor of Pharmacy, University of Montana

 

Address :

Department of Neurology

Western Montana Clinic

515 West Front Street

Missoula, MT 58907-7609

 

Phone: (406) 329-7238

FAX: (406) 329-7453

E-Mail: mailto : ptm5739@montana.com

 

 

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